Assez de sport! Assez de faits divers! Assez d’économie! Les lecteurs, les auditeurs et les téléspectateurs réclament de l’information scientifique! Encore faut-il que les journalistes soient formés pour la leur donner.

La science est plus que jamais présente dans tous les médias. Elle est couverte de façon quotidienne dans les journaux, à la radio et à la télévision, ce qui la rend accessible au grand public. On n’a qu’à passer en revue l’année 2003 qui a commencé avec le supposé «bébé cloné de Raël» et qui s’est terminée avec l’exploration de la planète Mars, sans oublier le SRAS, le bioterrorisme, la maladie de la vache folle, la grande panne de courant, la grippe aviaire et autres, pour constater que la science fait partie de la vie des gens. Le bébé cloné était en fait une histoire de pseudo-science, qui a dérapé, à la une, pendant plusieurs jours, parce qu’elle n’avait pas été confiée à des journalistes et à des rédacteurs en chef qui connaissaient la science et savaient en évaluer l’importance et la signification.

Dans une édition spéciale du Neiman Reports de la Fondation Neiman pour le journalisme à l’Université Harvard, Bob Giles, curateur, affirme que la couverture scientifique est le grand défi du début du XXIe siècle: «[…]la science fait partie de presque tous les aspects de notre vie, ce qui en fait l’une des affectations les plus importantes de la première décennie du XXIe siècle, si ce n’est des années au-delà.»

Au Québec, la création de l’Agence Science Presse en 1978 a contribué à la diffusion de la nouvelle scientifique. Si, aujourd’hui, l’Agence compte de moins en moins d’abonnés, ce n’est pas parce qu’il y a moins de sciences dans les médias. C’est plutôt parce qu’il y a moins de petits journaux indépendants, et que les grandes salles de nouvelles ont choisi de faire leur propre couverture, en affectant souvent des journalistes qui n’ont jamais couvert la science, et qui n’ont aucun rudiment, connaissance ou même intérêt pour la science.

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